La tour LUX du Strijp-S à Eindhoven est une conception de Pim Köther et Ad Koedijk du cabinet d'architectes KENK d'Amsterdam. Des qualités emblématiques sont déjà attribuées à ce projet. Les volumes élevés et la vue vers le haut évoquent des associations avec une cathédrale ou avec la Battersea Powerstation près de Londres, connue des mélomanes grâce à la pochette de l'album Animals de Pink Floyd. La matérialisation joue un rôle important mais utile. Cela s'applique également aux détails en aluminium, comme le montrent les capuchons muraux en aluminium et les coups de bélier en aluminium. Moins utile est le placage en aluminium jaune frappant, qui est monté contre les murs de la pièce donnant accès aux armoires aux lettres. L'aluminium jaune confère à cet espace un caractère aéré, ensoleillé, voire frivole.
Il est un peu tôt pour déjà parler de monument. Mais son caractère monumental est indéniable ! Imposante, grandiose, sans être prétentieuse, mais au contraire transparente et accessible. Indubitablement, les références industrielles n’y sont pas pour rien, et — vu la localisation historique — sont parfaitement mises en valeur. La LUX Tower a en effet été érigée dans le quartier du Strijp-S à Eindhoven, là où se situaient autrefois les usines de Philips. Elle fait partie du site de développement de la Spoorzone.
Le projet de Pim Köther et de Ad Koedijk du bureau amstellodamois de KENK architecten, est particulièrement évocateur. Une véritable icône en devenir. Il rappelle le New York des années trente. « Probablement grâce à ses escaliers ouverts entre les deux volumes », dit Pim Köther. « Et à la brique de façade. Pour ma part, en raison des deux hauts volumes et de la percée vers le haut, il me rappelle une cathédrale ou la Battersea Powerstation de Londres, surtout connue pour avoir figuré sur la pochette de l’album Animals de Pink Floyd. »
L’association avec Paris est également indéniable, dans la cour d’honneur publique entre les volumes. Traditionnellement, une telle cour d’honneur se trouve généralement entre deux ailes secondaires faisant saillie à partir d’un bloc principal central. Une caractéristique que l’on retrouve dans la LUX Tower.
Retour à Eindhoven. Un des points de départ du projet des 199 logements pour starters que compte la LUX Tower était le concept de la « nouvelle collectivité individuelle ». Le groupe cible se compose de jeunes professionnels, de starters, de jeunes qui entament leur carrière et qui, après quelques années, ont tendance à déménager. Pim Köther : « Le projet convient parfaitement au groupe cible. Il a une certaine classe. C’est une authentique construction urbaine, axée sur les rencontres. Elles sont stimulées par le dégradé spatial et fonctionnel à collectivité décroissante. Cela va de la cour d’honneur publique au logement individuel, en passant par la cour patio, les toits-terrasses et un café studieux. » Les espaces ouverts et couverts invitent les jeunes résidents à organiser de petits événements, selon l’architecte.
Le bâtiment est construit en escaliers, interrompu par des toits-terrasses, et compte dix-neuf niveaux. Le septième étage comporte un grand toit-terrasse commun, verdurisé, dont les plantations évoluent au gré des saisons. Pim Köther : « En invitant la “vie” sur les toits-terrasses, on crée une ambiance propice à la communauté. C’est particulièrement précieux, surtout pour les personnes vivant seules. »
Selon l’architecte, la LUX Tower en impose par son audace. Grandeur, robustesse et fierté. « En plus de sa silhouette caractéristique, ce bâtiment fait le lien avec le passé industriel de la zone. En collaboration avec le superviseur du projet, l’architecte paysagiste Adriaan Geuze, nous avons réussi à casser la symétrie des tours. Pour ce faire, nous avons introduit différents types de logements dans les trois niveaux supérieurs de la tour de gauche. La façade y est revêtue de carreaux blancs émaillés à joints blancs. C’est une référence à l’emblématique Klokgebouw du Strijp-S. Malgré ces nuances asymétriques, LUX se caractérise par sa logique surprenante. » Une certaine asymétrie a également été privilégiée dans le choix des matériaux. La finition en bois traditionnelle à l’intérieur alterne avec la brique naturelle et les matériaux modernes, comme l’aluminium.
Le soubassement urbain est exécuté dans la même maçonnerie émaillée blanche. Le reste de la maçonnerie fait la part belle aux nuances de gris. Les matériaux jouent un rôle important, mais secondaire, dans le projet. « Cela vaut également pour les détails en aluminium », explique Pim Köther. « L’aluminium est un produit attrayant, qui se prête à merveille à la réalisation de détails. Il ne nécessite de surcroît pas d’entretien. »
L’utilisation d’un revêtement en aluminium jaune sur les murs de l’espace menant aux boîtes aux lettres est moins discrète, et même très ostensible. Il confère à la pièce un caractère aéré, ensoleillé, presque ludique. Au-delà, des couvre-murs en aluminium sont mis en œuvre comme finition de rive de toit des dix-septième et dix-neuvième étages. Enfin, la passerelle entre les tours est munie de revêtements en aluminium, et les appuis de fenêtre sont également en aluminium.